Biographie de Fernand Léger

Présentation rapide de l’artiste qui a donné son nom au collège

Fernand Léger est né le 4 février 1881 à Argentan dans l’Orne. Grâce au témoignage de son ami d’enfance, Louis Poughon (Fernand Léger, une correspondance de guerre, Les Cahiers du Musée national d’art moderne, Hors-série Archives, 1997, pp. 100-106), nous savons que sa mère l’a élevé seule – son père décède lorsqu’il a quatre ans – et qu’elle est une femme très pieuse menant une existence tranquille. Son fils semble avoir été très différent d’elle. À l’école, « il ne fut jamais un élève studieux » et, après plusieurs renvois successifs – il dessine des caricatures de ses professeurs qui amusent beaucoup ses camarades – il entre comme apprenti chez un architecte d’Argentan.

Doué pour le dessin, il s’installe en 1900 à Paris où il fréquente l’École des Arts décoratifs et l’Académie Julian. Dans le quartier de Montparnasse – son atelier est d’abord avenue du Maine puis à la Ruche –, il pénètre le milieu artistique parisien et se lie d’amitié avec Robert Delaunay, Marc Chagall, Blaise Cendrars… À partir de 1910, le Cubisme, qui s’impose de plus en plus dans l’avant-garde artistique, le séduit à son tour et l’amène à rejoindre Albert Gleizes, Jean Metzinger, Henri Le Fauconnier et les frères Duchamp, fondateur du groupe de la Section d’or. Fort de ces rencontres et d’un premier contrat avec le marchand Daniel-Henry Kahnweiler, il participe à toute une série d’expositions à Paris, à Moscou et même à New York, à l’Armory Show en 1913. C’est la période de ses « Contrastes de formes » qui l’imposent dans l’avant-garde artistique.

Mais la guerre interrompt brutalement et pour quatre ans ces premiers succès. Envoyé sur le front comme sapeur réserviste, puis brancardier, il a conscience de perdre de précieuses années. Toutefois l’expérience qu’il vit, tant l’horreur de la guerre que la fraternité avec les autres soldats, le marque profondément et procure une force nouvelle à son œuvre. A son ami Poughon qui n’a pas fait la guerre, il écrit en effet : « Toi, tu vas rester un homme d’avant-guerre et ce sera ta punition, Louis, mon vieil ami, et moi, malgré mes 34 ans, malgré ma vie déjà commencée comme mon œuvre et que cette tragédie a cassé en deux. Je suis tout de même encore assez jeune, assez vivant pour être, moi aussi, si le Dieu de ma mère me le permet, pour être, tu entends, pour être de la grande génération d’après la guerre ! ».

En 1917, il signe un important contrat avec le galeriste Léonce Rosenberg. Réformé à la fin de cette même année, il entreprend de grandes peintures qui, de plus en plus, sont influencées par le thème de la modernité. Les collaborations se multiplient : avec Rolf de Maré, fondateur des Ballets suédois, pour les décors et costumes d’un ballet, avec Robert Mallet-Stevens et Marcel L’Herbier pour les décors du film L’Inhumaine, ou avec Dudley Murphy pour le film Ballet mécanique.

En 1922, il hérite d’une ferme sur la commune de Lisores. Ce lieu qui a accueilli de grands peintres, poètes et écrivains de l’après guerre fut transformé en ferme-musée dans les années 1970 par Nadia Khodossievitch, qui fut l’élève puis l’épouse du peintre.

En 1933, il participe au Congrès international des architectes modernes (CIAM) en compagnie de Le Corbusier qu’il fréquente depuis quelques années.

Avec l’arrivée du Front populaire, son engagement politique se manifeste à travers des conférences et de grandes peintures murales où il réalise son rêve de concilier l’avant-garde et l’art populaire. Mais la guerre interrompt de nouveau son travail. En 1940, il s’installe à New York. La ville moderne lui inspire ses dernières grandes compositions. De retour en France au début de l’année 46, encore très actif, il se consacre notamment à des travaux monumentaux, comme les vitraux de l’Église d’Audincourt, dans le Doubs.

Il décède le 17 août 1955.

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